En France 1 139 000 personnes sont aveugles ou très malvoyantes. Dans la rue, nous sommes beaucoup à ne pas savoir comment réagir face au handicap visuel (timidité, gêne…). Parfois, une aide est apportée sans demander à la personne concernée si elle le souhaite. Bien qu’elle parte d’une bonne intention, c’est un geste maladroit. Voici quelques conseils sur le comportement à avoir quand vous faites la rencontre d’une personne déficiente visuelle.
Ne sachant pas comment se comporter avec une personne aveugle ou malvoyante, nous n’osons pas aller vers elle. Habitués à avoir un contact visuel avant d’entamer la conversation, nous sommes confus sans ce dernier… Il arrive alors que nous nous adressions à l’accompagnateur de la personne déficiente visuelle.
Adressez-vous directement à la personne concernée : Il est important de parler à une personne déficiente visuelle comme à n’importe qui.
Vous apercevez une personne aveugle ou malvoyante au bord d’un trottoir. Elle semble hésitante et vous souhaitez l’aider… mais comment faire ?
N’attrapez et n’entraînez jamais une personne déficiente visuelle sans sa permission ! Cette personne n’avait peut être pas envie de traverser après tout… Elle analysait son environnement via ses autres sens : elle prend donc le temps d’écouter le carrefour afin d’obtenir les informations dont elle a besoin.
La règle d’or : demandez toujours à la personne si vous pouvez l’aider avant de le faire… Si sa réponse est négative, ne le prenez pas mal : certaines personnes préfèrent être indépendantes. Cependant, n’hésitez jamais à lui proposer votre aide.
N’oubliez pas, exprimer vous avec des mots : un signe de tête ou un sourire lui seront imperceptibles !
Bien que l’on puisse vous reconnaître à la voix, n’oubliez pas de vous identifier dès le début (un simple « Bonjour » est un peu court pour vous reconnaître) : présenter vous (« Je suis Michel, votre voisin« ) et signalez si vous lui tendez la main ou si vous vous apprêtez à lui faire la bise.
Prévenez votre interlocuteur quand vous partez, sinon il continuera de vous parler !
N’ayez pas peur des mots : « voir », « regarder », « aveugle », « malvoyant » est un vocabulaire utilisé par les personnes déficientes visuelles. Une personne aveugle peut « voir » grâce à ses autres sens.
En revanche, évitez les indications de directions basées sur la gestuelle : « là », « un peu plus loin », « là-bas »… c’est-à-dire ? Si ces expressions nous sont habituelles, elles ne signifient rien pour une personne déficiente visuelle. Préférez « A 3 mètres devant toi…« , « 15 centimètres sur ta gauche… » etc.
Le « Attention » est également à bannir : la personne ne sait pas ce qu’il se passe, mieux vaut lui dire « stop » et lui expliquez la situation.
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La personne déficiente visuelle a accepté votre aide. Elle vous demande de la guider : proposez lui votre bras afin qu’elle prenne votre coude. Le bras le long du corps, vous devez la précéder afin qu’elle se sente en sécurité. Vous pouvez la prévenir oralement lors des changements de direction, de niveau etc.
Face à un trottoir, signalez le et prévenez si il monte ou descend. Devant un escalier précisez également où est la rampe, ainsi que la dernière marche. Si vous avez le choix entre un escalier et un escalator, laissez la personne décider.
Guidez la personne jusqu’à la porte et posez sa main sur la rampe d’accès (même procédé pour descendre). Ne hissez pas la personne dans le bus, elle peut monter et descendre toute seule ! Vous pouvez simplement lui signaler la hauteur de la marche.
Si la personne que vous accompagnez souhaite s’asseoir, placez votre main sur le dossier d’un siège.
Il n’est pas nécessaire de l’accompagner à l’intérieur ! Dos à la porte, expliquez la configuration de la pièce : où se trouvent les toilettes, le papier, le lavabo etc.
Quand vous décrivez une pièce à une personne déficience visuelle, l’orientation est importante ! Grâce à vos explications, elle va se représenter mentalement la pièce à partir d’un point fixe.
Même s’il est mignon et qu’il a l’air gentil : ne le caressez pas car il travaille. Il guide une personne et ne doit pas être distrait. Demandez la permission à son propriétaire pour le caresser quand il est en détente.
A savoir : les chiens guides ne portent pas de muselière, n’entraînent pas de facturation supplémentaire et ont accès « aux transports, aux lieux ouverts au public, ainsi qu’à ceux permettant une activité professionnelle, formatrice ou éducative ». Les chiens en éducation et en pré-éducation disposent des mêmes droits.
Une personne déficience visuelle perçoit son environnement grâce à ses autres sens. Vous pouvez lui demander quelle quantité d’informations elle souhaite avoir de votre part afin de compléter sa représentation mentale.
N’imposer pas trop d’informations d’un coup : demandez lui si elle préfère une description détaillée ou plus superficielle. Il est utile de mentionner un détail inhabituel : cette information pourra lui servir plus tard (travaux, changement de magasin etc.).
Adaptation de la brochure « Pas cela…ceci » de Herman van Dyck (1971)
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