7 idées reçues sur la déficience visuelle 

Une personne déficiente visuelle ne voit rien : elle n’est pas capable d’utiliser un téléphone ou de lire un livre. Détrompez-vous ! À bas les préjugés ! Nous allons tenter de casser 7 idées reçues que nous rencontrons régulièrement. En effet, ces Fake News peuvent jouer en la défaveur des personnes déficientes visuelles : discrimination à l’entretien d’embauche, pointées du doigt s’ils utilisent un téléphone portable etc. Il est donc nécessaire de sensibiliser le public : oui, les personnes déficientes visuelles portent une montre et vont au cinéma !

Une personne déficiente visuelle ne voit rien

FAUX (dans la plupart des cas) : il existe une différence entre aveugle et malvoyant. Chaque personne présente une capacité visuelle différente.

La vision est définit selon deux facteurs :

  • l’acuité visuelle : permet de distinguer les détails, les formes et les couleurs. Elle concerne les activités demandant de la précision (tricot, lecture, écriture etc.).

  • le champ visuel : c’est l’angle de vue de la personne. Un champ visuel idéal est de 180° et permet de se déplacer en toute sécurité (perception des mouvements).

À partir de ces données, on peut distinguer cécité et mal-voyance :

  • Une personne malvoyante possède une acuité visuelle entre 1/20ème et 3/10ème , ou un champ visuel égal ou inférieur à 20°.

  • Une personne aveugle possède une acuité visuelle égale ou inférieure à 1/20ème ou un champ visuel égal ou inférieur à 10°.

Source : ONA – Œuvre Nationale des Aveugles

 

Une personne déficiente visuelle ne peut pas lire ou regarder un film

FAUX. Il existe aujourd’hui une multitude de matériels adaptés (synthèses vocales, montres parlantes, livres audio, etc.). Certains logiciels permettent également de grossir les caractères, permettant ainsi aux personnes malvoyantes de lire plus aisément.

Bien qu’elles ne puissent pas distinguer les images avec précision, les personnes déficientes visuelles regardent la télévision. En plus des textes, l’audiodescription (voix off décrivant les scènes et éléments visuels) leur permet de mieux suivre et comprendre l’œuvre. On estime que 20% des films qui sortent au cinéma chaque année sont audio-décrits et que seulement 4% des émissions de télévision sont audio-décrites.

 

Toutes les personnes déficientes visuelles lisent le braille

FAUX. Seuls 15% des personnes atteintes d’une cécité lisent le braille. En effet, son apprentissage demande du temps et de la patience. Parallèlement, les personnes déficientes visuelles pouvant s’aider de leur vision résiduelle favorisent, le plus souvent, des outils tels que la synthèse vocale et les loupes. De plus, ces outils peuvent se révéler indispensables quand on sait que seulement 8% des livres sont retranscrits en braille.

Source : www.retina.fr

 

Les personnes déficientes visuelles ont un sixième sens

FAUX. Notre source d’information la plus sollicitée aujourd’hui est la vue. Pour pallier à la perte de ce sens, un travail de compensation est réalisé par les personnes déficientes visuelles afin d’exploiter au maximum les capacités des autres sens.

Les quatre autres sens sont donc travaillés et développés afin qu’une représentation mentale la plus précise possible puisse être possible dans l’esprit de la personne déficiente visuelle. L’audition n’est donc pas “meilleure” chez une personne déficiente visuelle, mais son attention sur ce sens sera plus développée.

Du sens de l’ouïe découle l’audition spatiale. Si nous en sommes tous doté, nous n’y prêtons pas attention, car nous ne l’utilisons et ne le travaillons pas. Relié à l’oreille interne, ce sens se base sur la réverbération des sons sur la matière. La personne ressent alors les espaces vides, et à l’inverse la matière (murs, toits…) autour d’elle. Les personnes déficientes visuelles sont plus “sensibles” à ce sens car elles y prêtent plus d’attention et le travaillent quotidiennement. Les personnes voyantes en sont également dotées mais, n’en n’ayant pas besoin, elles n’y font pas attention.

Les termes « voir », « lire » et « regarder » sont à bannir lorsque l’on parle à une personne déficiente visuelle

FAUX. Les personnes déficientes visuelles utilisent le même vocabulaire que nous. Bien qu’elles n’utilisent pas nécessairement la vue, elles emploieront les mêmes expressions qu’une personne voyante.

Les personnes déficientes visuelles portent des verres fumés pour cacher leurs yeux

FAUX. Bien souvent, le port de lunettes n’est pas une question de goût, mode ou d’esthétisme. Ces verres fumés ou correcteurs sont adaptés à la perception de lumière de la personne déficiente visuelle. Elle gagne ainsi en confort et peut utiliser sa vue résiduelle à son potentiel maximum.

« Ma vue est très bonne et je n’ai pas besoin de voir un ophtalmologiste »

FAUX. Votre vision peut évoluer sans que vous vous en aperceviez. Après 45 ans, vous devez régulièrement consulter un ophtalmologiste.

Ces fausses rumeurs peuvent jouer en la défaveur des personnes déficientes visuelles : discrimination à l’entretien d’embauche, pointées du doigt s’ils utilisent un téléphone portable, etc. Il est donc nécessaire de sensibiliser le public.